Paire de coupes en « Terre de Perse » ou Nevers

Paire de coupes en « Terre de Perse » ornées d’une monture en bronze ciselé et doré
de goût arabesque d’époque Louis XVI vers 1785

Céramique à glaçure bleue dite « Terre de Perse » ou Nevers,
deuxième moitié du XVIIe siècle Paris, la monture vers 1785

Hauteur : 35,5 cm Largeur aux anses : 28,5 cm Profondeur : 14,5 cm Largeur des coupes : 21,5 cm

Profondeur des coupes : 14,5 cm

Très belle et rare paire de coupes, de forme ovale en céramique de couleur bleue dite « Terre de Perse », ornée de godrons et d’anses horizontales formant spirale. Chacune est supportée par quatre riches consoles de goût arabesque à tête de faune sur console feuillagée se terminant par un dauphin dont la queue s’enroule autour de chaque tige. Le tout en bronze magnifiquement ciselé et doré. Les dessous des coupes sont ornés par des culs-de-lampe ajourés et portés par quatre rinceaux feuillagés à graines dorés au mat. Les anses sont formées par des doubles serpents enroulés dont les têtes reposent sur la lèvre de la coupe, où des chaînettes suspendues à des petits anneaux agrémentent tout le pourtour ovale. Les quatre consoles reposent sur un pied contourné à avant-corps en onyx, avec rosette et graine, tore de ficelle et quatre petits pieds en toupies. Le tout est posé sur un socle rectangulaire en brocatelle d’Espagne avec plinthe à feuilles d’ornements.

 

Provenance :

– Ancienne collection de la marquise de Beringhen (1702-1789), Paris.

Ces deux coupes se caractérisent par la richesse des ornements et la singularité de la céramique à fond bleu décrite comme « Terre de Perse » par les experts durant tout le XVIIIe siècle. Il s’agit d’une céramique extrêmement fine et légère à glaçure bleue de cobalt dont l’origine exacte n’est pas élucidée à ce jour. Comme son nom l’indique, elle pourrait être originaire de Perse, sous la dynastie Safavide, pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. En effet, avec la fermeture du marché chinois en 1659, la céramique persane prend un nouvel essor afin de satisfaire le marché européen et tente d’imiter la production de porcelaine d’Extrême-Orient. Selon quelques spécialistes, cette céramique pourrait se rapprocher de la faïence française de Nevers.

Paire de coupes en « Terre de Perse » ornées d’une monture en bronze ciselé et doré de goût arabesque d’époque Louis XVI vers 1785 Céramique à glaçure bleue dite « Terre de Perse » ou Nevers, deuxième moitié du XVIIe siècle Paris, la monture vers 1785 Hauteur : 35,5 cm Largeur aux anses : 28,5 cm Profondeur : 14,5 cm Largeur des coupes : 21,5 cm Profondeur des coupes : 14,5 cm Très belle et rare paire de coupes, de forme ovale en céramique de couleur bleue dite « Terre de Perse », ornée de godrons et d’anses horizontales formant spirale. Chacune est supportée par quatre riches consoles de goût arabesque à tête de faune sur console feuillagée se terminant par un dauphin dont la queue s’enroule autour de chaque tige. Le tout en bronze magnifiquement ciselé et doré. Les dessous des coupes sont ornés par des culs-de-lampe ajourés et portés par quatre rinceaux feuillagés à graines dorés au mat. Les anses sont formées par des doubles serpents enroulés dont les têtes reposent sur la lèvre de la coupe, où des chaînettes suspendues à des petits anneaux agrémentent tout le pourtour ovale. Les quatre consoles reposent sur un pied contourné à avant-corps en onyx, avec rosette et graine, tore de ficelle et quatre petits pieds en toupies. Le tout est posé sur un socle rectangulaire en brocatelle d’Espagne avec plinthe à feuilles d’ornements. Provenance : – Ancienne collection de la marquise de Beringhen (1702-1789), Paris. Ces deux coupes se caractérisent par la richesse des ornements et la singularité de la céramique à fond bleu décrite comme « Terre de Perse » par les experts durant tout le XVIIIe siècle. Il s’agit d’une céramique extrêmement fine et légère à glaçure bleue de cobalt dont l’origine exacte n’est pas élucidée à ce jour. Comme son nom l’indique, elle pourrait être originaire de Perse, sous la dynastie Safavide, pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. En effet, avec la fermeture du marché chinois en 1659, la céramique persane prend un nouvel essor afin de satisfaire le marché européen et tente d’imiter la production de porcelaine d’Extrême-Orient. Selon quelques spécialistes, cette céramique pourrait se rapprocher de la faïence française de Nevers.

 

LA COLLECTION DE LA MARQUISE DE BERINGHEN

Appartenant à la très haute noblesse française, Angélique-Sophie de Hautefort, née le 22 septembre 1702, est la fille de Louis Charles de Hautefort, marquis de Surville, seigneur de Champien, lieutenant-général des armées du roi, chevalier de Saint-Louis et d’Anne-Louise de Crevant d’Humières . Elle était la petite-fille de Louis de Crevant, duc d’Humières, maréchal de France et la soeur d’Emmanuel Dieudonné de Hautefort, 5e marquis de Hautefort, lieutenant-général des armées du roi, ambassadeur à Vienne. Angélique-Sophie décède à Paris dans sa quatre-vingt-sixième année, le 3 mai 1789. Durant sa jeunesse, elle épouse en premières noces, le 12 novembre 1730, Jean-Luc de Lauzières (né en 1674), marquis de Thémines, capitaine et maître de camp de cavalerie des armées royales, qui décède prématurément le 1er avril 1737.

Louis Vigée (1715-1767)
Portait d’Angélique-Sophie de Hautefort (1702-1789)
Pastel sur toile, signé et daté L. Vigée / pinxit 1743
H. 74,0 ; L. 64,5 cm
Collection particulière

Après quelques années de veuvage, elle se remarie en 1743, avec Henri Camille de Beringhen (1693-1770), marquis de Beringhen, chevalier des ordres du roi et lieutenant général du gouvernement de Bourgogne. Le marquis est un important collectionneur parisien, proche du peintre animalier Jean-Baptiste Oudry, c’est lui qui introduit l’artiste auprès du roi Louis XV. Il fut aussi un grand collectionneur d’estampes de Rembrandt, et passa des commandes à Nicolas Lancret pour des tableaux aujourd’hui conservés au musée du Louvre (Repas au retour de la chasse, inv. RF 1990 19, faisant pendant aux Plaisirs du bain, inv. RF 1990 20). Il possédait de nombreuses propriétés, dont le château d’Armainvilliers, qu’il céda au roi en 1762, un hôtel parisien rue Saint Nicaise, et près de Paris, le château d’Ivry. Après le décès du marquis, une vente aux enchères dispersa à Paris à partir du 2 juillet 1770 les tableaux et les objets d’art collectionnés par Monsieur de Beringhen. Après le décès de son second époux, la marquise s’installa à l’hôtel de Sens, actuel hôtel de Noirmoutier au 138 rue de Grenelle à Paris. Elle partageait cette adresse avec une autre veuve, Anne-Marie-Louise-Charlotte de Croÿ-Roeulx (1706-1792), comtesse de Roeulx et marquise de Leyde.

Ex-libris imprimé aux armes de Madame de Béringhen (1703-1789)
H. 6,5 ; L. 4,8 cm
Collection particulière

Le 3 février 1779, dix ans avant sa disparition, elle vendit le mobilier de son hôtel à membre de sa famille, Alexis-Bruno-Étienne, marquis de Vassé (1753-1820), mais la marquise de Beringhen en conserva l’usufruit suivant l’acte passé devant maître Pierre Margantin (A.N., M.C., ET/CVII/886).

Au moment de son décès survenu à Paris, le 3 mai 1789, quelques mois avant que n’éclate la révolution française, elle était sans descendance malgré ses deux mariages successifs. Un inventaire après décès de ses biens fut dressé par maître Claude Quatremère, et ses objets précieux furent prisés par l’expert Philippe-François Julliot (1755-1836).

Nous retrouvons ces deux rares coupes dans le Salon de l’hôtel de Sens : « Item. Deux coupes en terre de Perse garnies de consoles à figures et serpents en bronze doré sur pieds en marbre brocatelle aussi garni en bronze », l’estimation des coupes avec deux autres porcelaines s’élève à 600 livres.

Il est intéressant de noter, que des deux coupes ne figurent pas dans le contrat de vente passé en 1779 entre la marquise de Beringhen et le marquis de Vassé, ces superbes pièces furent probablement acquises chez un grand marchand-mercier parisien peu après leur fabrication dans les années 1785. De goût arabesque, il est tentant de rapprocher l’inventivité et l’originalité de ces pièces des fabrications du grand marchand Dominique Daguerre (vers 1740-1796), installé rue Saint-Honoré à Paris. Ce dernier collabora avec les plus grands bronziers de son temps parmi lesquels figuraient l’atelier de François Rémond (1747-1812), celui de Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) et d’autres aujourd’hui tombés dans l’oubli. Vincent Bastien. Docteur en Histoire de l’art