Un vase couvert en porphyre d’Égypte

Un vase couvert en porphyre d’Égypte, monture en bronze ciselé et doré
de l
a fin de l’époque Louis XV- vers 1770

  Le mortier en porphyre du XVIe-XVIIe siècle

 

Hauteur : 46 cm                                   Largeur : 29 cm                              Profondeur : 21,5 cm

Largeur et profondeur de la base : 14,2 cm

Le marchand mercier parisien qui a fait réaliser ce vase est parti en premier d’un mortier en porphyre d’Égypte, il a ajouté et adapté un couvercle également en porphyre d’Égypte pour le transformer en un vase couvert. Il a fait ensuite réaliser la monture en bronze ciselé et doré par un talentueux bronzier parisien, dont nous ne connaissons pas actuellement le nom.

Le répertoire décoratif de la riche monture en bronze ciselé et doré est caractéristique du goût « à la grecque » de la fin du règne de Louis XV. Le socle carré est orné d’un entrelacs à rosettes, le piédouche est ciselé d’une frise d’oves et de godrons, la base du mortier est bordée d’une frise de fleurs et feuilles. Les deux anses à enroulements constitués de larges feuillages encadrent le corps du mortier légèrement mouluré. Le couvercle repose sur une frise d’entrelacs et présente une prise en forme de graine.

 

Provenance :

Anc. coll. de M. P. M… ; vente Ader, Paris, galerie Charpentier, 5-6 décembre 1957, lot N° 41 reproduit planche XI.

Ancienne collection de M. M…à New York ; vente Ader, Paris, galerie Charpentier le 20 mars 1959 lot N° 32 reproduit planche X

Vente Ader Picard Tajan, Paris, George V, le 21 juin 1989 lot N° 50

Collection particulière.

 

Bibliographie comparative :

« Porphyre, La pierre pourpre, des Ptolémées aux Bonaparte » Philippe Malgouyres, assisté de Clément Blanc-Riehl, Réunion des Musées Nationaux 2003 N°17 pages 84 à 86, 110 à 111, 152, 157, 159, 171.

D.Del Bufalo, Porphyry: Red imperial porphyry. Power and religion, Turin, 2012, p. 203 pour des modèles de mortier. 

Le goût pour les objets montés en pierre dure commence avec le célèbre Aigle de Suger, « Urne antique en porphyre montée en vermeil, représentant un aigle » Rome époque impériale pour le porphyre, Paris avant 1147 pour la monture d’argent niellé et doré. Trésor de l’abbaye de Saint-Denis, Paris musée du Louvre.

Les collections royales françaises sont, de loin, les plus riches : les commandes massives de Louis XIV (1638-1715) de vases, cassolettes, navettes, bustes en porphyre venant de Rome, dont une série sont exposés à la galerie de glaces, le salon de la Guerre et le salon de la Paix à Versailles, vinrent enrichir un ensemble significatif provenant de deux ministres, Richelieu (1585-1642) et Mazarin (1602-1661). Armand du Plessis, cardinal de Richelieu, avait obtenu en 1633 une licence d’exportation pour des antiques et des vases.

Les catalogues de ventes du XVIIIe siècle attestent de la permanence du goût pour le porphyre, matériaux noble et précieux, recherché par les amateurs pour orner leurs galeries ou leurs cabinets. Le marquis de Marigny, grand amateur de porphyre, Randon de Boisset, le duc de Chaulnes, le duc d’Aumont, directeur des Menus-Plaisirs, grand amateur de marbres rares, le duc de Cossé, futur duc de Brissac, Mme du Barry. Pour les pièces les plus imposantes, la beauté de cette matière sculptée avec beaucoup de difficulté ne nécessitait pas l’ajout d’une monture, mais pour les vases, coupes, navettes, mortiers, de plus petite taille, les orfèvres, puis les marchands merciers eurent l’idée de les distinguer par une monture en métal précieux ou en bronze ciselé et doré.