Page 54 - Pascal Izarn catalogue 2024
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VASE COUVERT A DEUX ANSES EN PORCELAINE
DE CHINE DIT « FLAMME »
A CHINESE FLAMBÉ GLAZED PORCELAIN COVERED VASE
Bronze doré de la fin de l’époque Louis XV, vers 1765
La porcelaine d’époque Qianlong (1736-1795)
Hauteur : 31 cm. (12 ¼ in.) Largeur : 12,5 cm. (5 in.) Diamètre de la base : 8,5 cm. (3 ¼ in.)
Provenance :
Probablement ancienne collection de Sophie Arnould (1740-1802) ; sa vente à Paris, 30-31 décembre 1778, lot 56
Ancienne collection de Samuel Cunliffe-Lister (1815-1906), premier Baron Masham de
Swinton, à Swinton House (Nord Yorkshire), puis par descendance jusqu’en 2023
Bibliographie :
Émile Dacier, ‘Le catalogue de la vente Sophie Arnould illustré par Gabriel de Saint-Aubin’, Revue
de l’art ancien et moderne, vol. 26, no. 152 (10 novembre 1909), pp. 353-360.
Ce vase en porcelaine de Chine à fond rouge nuancé de violet dit « flammé » présente sur toute sa surface une glaçure brillante
et légèrement craquelée caractéristique de la production chinoise de la période Qianlong (1736-1795) sous la dynastie Qing.
Fig. 1 – Louis Carrogis LA COLLECTION DE SOPHIE ARNOULD, CANTATRICE A L’OPERA
de Carmontelle (1717-1806)
Bien connue du public parisien pour la qualité de son jeu et de sa voix, c’est à l’âge de dix-sept
Portrait de Mademoiselle ans que Sophie Arnould (1740-1802) débuta une brillante carrière d’actrice et de cantatrice où
Sophie Arnould, dans l’opéra elle interpréta, comme tragédienne, les plus beaux rôles du répertoire classique et des grands
de Pyrame et Thisbé, 1760 succès du moment (fig. 1). Elle eut de nombreux amants et une longue liaison avec Louis-
Aquarelle, gouache, encre et mine Léon-Félicité de Brancas, 3e duc de Lauraguais (1733-1824), avec qui elle eut quatre enfants.
de plomb sur papier. Chantilly, Proche des meilleurs peintres et sculpteurs de son époque, nous connaissons plusieurs effigies
musée Condé (inv. Car 420) de Mademoiselle Arnould, dont celle par Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) conservée à la
Wallace Collection à Londres (inv. P413).
Renommée pour sa grâce, son esprit et ses bons mots, Sophie Arnould vouait une véritable
passion pour la peinture et les objets d’art de très grand luxe. La cantatrice fréquentait les
salles des ventes, elle participa en 1768 à la vente Gaignat, en 1776 à la vente Blondel de
Gagny ou encore Randon de Boisset en 1777, elle fut d’ailleurs croquée à l’occasion de la
vente Lauraguais en mars 1772, par le célèbre dessinateur Gabriel de Saint-Aubin (1724-
1780) (Paris, musée du Louvre, inv. RF 52287). Elle se retira de la scène de l’Opéra en 1778,
et elle décida de se séparer d’une partie de sa collection. Le catalogue de sa vente fut imprimé
en supplément de celui du peintre Charles-Joseph Natoire (1700-1777) rédigé par l’expert
Alexandre-Joseph Paillet (1743-1814). La collection de Mademoiselle Arnould composée
« de plusieurs tableaux originaux, belles porcelaines anciennes, de la Chine, du Japon, de
Saxe, garnies de bronzes dorés d’or moulu, beaux meubles, coffres de laque, bibliothèques
en bois d’acajou, et autres objets curieux » fut cédée les 30 et 31 décembre 1778. Le vase
couvert à deux anses en porcelaine de Chine à fond rouge
flammé semble correspondre au lot 56 : « Une bouteille,
forme oblongue, de porcelaine Jaspée, garnie de pieds ronds
à feuillages, gorge et anses contournées, forme de Lyre, avec
couvercle en bronze, terminée par une pomme de pin. » (fig. 2).
Fig. 2 – Extrait du catalogue de la vente Sophie
Arnould, les 30 et 31 décembre 1778
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DE CHINE DIT « FLAMME »
A CHINESE FLAMBÉ GLAZED PORCELAIN COVERED VASE
Bronze doré de la fin de l’époque Louis XV, vers 1765
La porcelaine d’époque Qianlong (1736-1795)
Hauteur : 31 cm. (12 ¼ in.) Largeur : 12,5 cm. (5 in.) Diamètre de la base : 8,5 cm. (3 ¼ in.)
Provenance :
Probablement ancienne collection de Sophie Arnould (1740-1802) ; sa vente à Paris, 30-31 décembre 1778, lot 56
Ancienne collection de Samuel Cunliffe-Lister (1815-1906), premier Baron Masham de
Swinton, à Swinton House (Nord Yorkshire), puis par descendance jusqu’en 2023
Bibliographie :
Émile Dacier, ‘Le catalogue de la vente Sophie Arnould illustré par Gabriel de Saint-Aubin’, Revue
de l’art ancien et moderne, vol. 26, no. 152 (10 novembre 1909), pp. 353-360.
Ce vase en porcelaine de Chine à fond rouge nuancé de violet dit « flammé » présente sur toute sa surface une glaçure brillante
et légèrement craquelée caractéristique de la production chinoise de la période Qianlong (1736-1795) sous la dynastie Qing.
Fig. 1 – Louis Carrogis LA COLLECTION DE SOPHIE ARNOULD, CANTATRICE A L’OPERA
de Carmontelle (1717-1806)
Bien connue du public parisien pour la qualité de son jeu et de sa voix, c’est à l’âge de dix-sept
Portrait de Mademoiselle ans que Sophie Arnould (1740-1802) débuta une brillante carrière d’actrice et de cantatrice où
Sophie Arnould, dans l’opéra elle interpréta, comme tragédienne, les plus beaux rôles du répertoire classique et des grands
de Pyrame et Thisbé, 1760 succès du moment (fig. 1). Elle eut de nombreux amants et une longue liaison avec Louis-
Aquarelle, gouache, encre et mine Léon-Félicité de Brancas, 3e duc de Lauraguais (1733-1824), avec qui elle eut quatre enfants.
de plomb sur papier. Chantilly, Proche des meilleurs peintres et sculpteurs de son époque, nous connaissons plusieurs effigies
musée Condé (inv. Car 420) de Mademoiselle Arnould, dont celle par Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) conservée à la
Wallace Collection à Londres (inv. P413).
Renommée pour sa grâce, son esprit et ses bons mots, Sophie Arnould vouait une véritable
passion pour la peinture et les objets d’art de très grand luxe. La cantatrice fréquentait les
salles des ventes, elle participa en 1768 à la vente Gaignat, en 1776 à la vente Blondel de
Gagny ou encore Randon de Boisset en 1777, elle fut d’ailleurs croquée à l’occasion de la
vente Lauraguais en mars 1772, par le célèbre dessinateur Gabriel de Saint-Aubin (1724-
1780) (Paris, musée du Louvre, inv. RF 52287). Elle se retira de la scène de l’Opéra en 1778,
et elle décida de se séparer d’une partie de sa collection. Le catalogue de sa vente fut imprimé
en supplément de celui du peintre Charles-Joseph Natoire (1700-1777) rédigé par l’expert
Alexandre-Joseph Paillet (1743-1814). La collection de Mademoiselle Arnould composée
« de plusieurs tableaux originaux, belles porcelaines anciennes, de la Chine, du Japon, de
Saxe, garnies de bronzes dorés d’or moulu, beaux meubles, coffres de laque, bibliothèques
en bois d’acajou, et autres objets curieux » fut cédée les 30 et 31 décembre 1778. Le vase
couvert à deux anses en porcelaine de Chine à fond rouge
flammé semble correspondre au lot 56 : « Une bouteille,
forme oblongue, de porcelaine Jaspée, garnie de pieds ronds
à feuillages, gorge et anses contournées, forme de Lyre, avec
couvercle en bronze, terminée par une pomme de pin. » (fig. 2).
Fig. 2 – Extrait du catalogue de la vente Sophie
Arnould, les 30 et 31 décembre 1778
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