Page 58 - catalogue 2016
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Un très grand et important vase en porcelaine de Chine céladon monté en
bronze ciselé et doré d’époque Louis XV – vers 1755-1760
La monture attribuée à Jean-Claude Duplessis (1695-1774)
La porcelaine d’époque Qianlong (1736-1795)
Hauteur: 108 cm. (42 ½ in.) Largeur: 56,5 cm. (22 ¼ in.) Profondeur: 44 cm. (17 ¼ in.)
Largeur de la base: 45,5 cm. (18 in.) Profondeur de la base: 45 cm. (17 ¾ in.)
Vase seul: Hauteur: 74.5 cm. (29 ¼ in.) Largeur: 36 cm. (14 ¼ in.)
Provenance: comme un gros vase en porcelaine celadon d’époque Qianlong avec des
bronzes de Duplessis, vente Sotheby’s Paris le 23 juin 2004, lot 58.
Collection privée, Bretagne, vente Etude Jack-Philippe Ruellan, Vannes, le
19 novembre 2011 Celui vendu en janvier 1752 au Prince de Turenne pour 1680 livres « Un vase
Sotheby’s Londres, 3 juillet 2012, lot 37 en hauteur de porcelaine céladon, monté en bronze doré d’ormoulu ». En
septembre 1750 le Marquis de Voyer d’Argenson achète « Deux gros vases
Ce vase, un objet d’art extraordinaire d’une taille sans précédent, paré d’une de porcelaine céladon, montés par Duplessis en bronze doré d’ormoulu pour
magnifique monture de bronze doré, illustre parfaitement le goût pour les 3000 livres » une somme énorme pour l’époque. (Livre-Journal de Lazare
objets chinois en Europe allié à la mode initiée par les marchands-merciers Duvaux : Marchand-Bijoutier Ordinaire du Roy 1748-1758, Paris, 1873, Vol. II,
de les parer d’une monture de bronze doré et de les transformer ainsi en p. 111, n°1017 et p. 60, n° 601). Malheureusement l’absence de dimensions
objet unique. et de descriptions plus précises ne nous permettent pas d’associer notre
vase avec une de ces entrées.
La riche monture en bronze ciselé et doré présente à l’amortissement un
col encerclant le vase, orné de vagues, feuillages d’acanthe et agrafes, il La monture connue en bronze doré la plus proche du nôtre est exposée
laisse échapper sur les côtés deux larges anses à double enroulements au Musée du Louvre, c’est un rare vase couvert, en porphyre d’Egypte
d’acanthe d’où surgissent en leur centre un motif aquatique de joncs. Les monté en bronze ciselé et doré d’époque Louis XV (de plus petite taille
anses se terminent en volute en venant épouser le corps du vase. La base hauteur: 65 cm.) dont les deux anses ornées de joncs, reprennent à
du vase est enchâssée dans une monture asymétrique de feuillage l’identique le même décor que notre vase. Ils proviennent certainement
d’acanthe en façade et ornée de profil d’un décor symétrique assagi soit du même bronzier ou du même atelier. Selon Pierre Verlet, le vase
présentant deux larges agrafes maintenant le vase. pourrait être un de ceux que Marigny avait acquis soit chez Duvaux, soit à
la vente du duc de Tallard, qu’il céda à la couronne en 1779 (illustré dans D.
Le vase est de forme balustre décoré avec un motif en nids d’abeille incisée Alcouffe et al., Les bronzes d’ameublement du Louvre, Dijon, Editions Faton,
sous glaçure. 2004, pp. 98-99, n° 45).
Le corps central présente dans quatre réserves circulaires une Il est tentant d’attribuer les montures à Jean-Claude Duplessis (1695-1774),
ornementation de nuages stylisés et de caractères shou. Ils sont entourés le célèbre bronzier qui travailla beaucoup avec Lazare Duvaux pour la
de quatre chauves-souris symbolisant longue vie et bonne fortune (hongfu) monture d’objets en porcelaine asiatique, les bronzes sont dans son style
Le col présente un décor alterné de feuilles de bambou et deux anses de travail. Les bronzes du vase de Machault d’Arnouville, lui ont été
ajourées en forme de nuage. attribués et ceux d’un vase de la collection du Comte de Harewood, (vente
Christie’s Londres le 5 juillet 2012, lot 29) aussi. Cependant, le style de ces
Sous le vase a été inscrit à l’encre IR10. derniers avec un décor beaucoup plus symétrique les place quelques
années plus tard que celui présenté ici.
Une recherche approfondie dans les collections des musées Français et
Etranger et aussi dans les plus grandes ventes, permet de dire que ce vase
est actuellement le plus grand en porcelaine de chine monté en bronze
doré au XVIIIème connu à ce jour. Il est donc une découverte.
La taille et la qualité de la porcelaine indiquent qu’elle a été réalisée dans
les fours de Jingdezhen exclusivement à la demande du marché occidental.
Bibliographie comparative:
Il fait partie d’un petit groupe de grands vases unique de différentes variétés
de céramique asiatique qui ont été montés à Paris au XVIIIème Siècle sous
la direction de marchands merciers, tel Lazare Duvaux, qui avait comme
client, la Marquise de Pompadour, les membres de la famille Royale, de la
haute aristocratie, des financiers, et des fonctionnaires de l’administration
de la couronne. Il a tenu un livre-journal qui répertorie toutes ses ventes
ainsi que le nom de l’acheteur et le prix. Il comprend plusieurs vases en
céladon dont un acheté par la Marquise de Pompadour pour 1500 livres et
offert à Jean Baptiste de Machault d’Arnouville le 5 aout 1755, décrit
Détail de l’anse Détail de l’anse du vase au Louvre
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bronze ciselé et doré d’époque Louis XV – vers 1755-1760
La monture attribuée à Jean-Claude Duplessis (1695-1774)
La porcelaine d’époque Qianlong (1736-1795)
Hauteur: 108 cm. (42 ½ in.) Largeur: 56,5 cm. (22 ¼ in.) Profondeur: 44 cm. (17 ¼ in.)
Largeur de la base: 45,5 cm. (18 in.) Profondeur de la base: 45 cm. (17 ¾ in.)
Vase seul: Hauteur: 74.5 cm. (29 ¼ in.) Largeur: 36 cm. (14 ¼ in.)
Provenance: comme un gros vase en porcelaine celadon d’époque Qianlong avec des
bronzes de Duplessis, vente Sotheby’s Paris le 23 juin 2004, lot 58.
Collection privée, Bretagne, vente Etude Jack-Philippe Ruellan, Vannes, le
19 novembre 2011 Celui vendu en janvier 1752 au Prince de Turenne pour 1680 livres « Un vase
Sotheby’s Londres, 3 juillet 2012, lot 37 en hauteur de porcelaine céladon, monté en bronze doré d’ormoulu ». En
septembre 1750 le Marquis de Voyer d’Argenson achète « Deux gros vases
Ce vase, un objet d’art extraordinaire d’une taille sans précédent, paré d’une de porcelaine céladon, montés par Duplessis en bronze doré d’ormoulu pour
magnifique monture de bronze doré, illustre parfaitement le goût pour les 3000 livres » une somme énorme pour l’époque. (Livre-Journal de Lazare
objets chinois en Europe allié à la mode initiée par les marchands-merciers Duvaux : Marchand-Bijoutier Ordinaire du Roy 1748-1758, Paris, 1873, Vol. II,
de les parer d’une monture de bronze doré et de les transformer ainsi en p. 111, n°1017 et p. 60, n° 601). Malheureusement l’absence de dimensions
objet unique. et de descriptions plus précises ne nous permettent pas d’associer notre
vase avec une de ces entrées.
La riche monture en bronze ciselé et doré présente à l’amortissement un
col encerclant le vase, orné de vagues, feuillages d’acanthe et agrafes, il La monture connue en bronze doré la plus proche du nôtre est exposée
laisse échapper sur les côtés deux larges anses à double enroulements au Musée du Louvre, c’est un rare vase couvert, en porphyre d’Egypte
d’acanthe d’où surgissent en leur centre un motif aquatique de joncs. Les monté en bronze ciselé et doré d’époque Louis XV (de plus petite taille
anses se terminent en volute en venant épouser le corps du vase. La base hauteur: 65 cm.) dont les deux anses ornées de joncs, reprennent à
du vase est enchâssée dans une monture asymétrique de feuillage l’identique le même décor que notre vase. Ils proviennent certainement
d’acanthe en façade et ornée de profil d’un décor symétrique assagi soit du même bronzier ou du même atelier. Selon Pierre Verlet, le vase
présentant deux larges agrafes maintenant le vase. pourrait être un de ceux que Marigny avait acquis soit chez Duvaux, soit à
la vente du duc de Tallard, qu’il céda à la couronne en 1779 (illustré dans D.
Le vase est de forme balustre décoré avec un motif en nids d’abeille incisée Alcouffe et al., Les bronzes d’ameublement du Louvre, Dijon, Editions Faton,
sous glaçure. 2004, pp. 98-99, n° 45).
Le corps central présente dans quatre réserves circulaires une Il est tentant d’attribuer les montures à Jean-Claude Duplessis (1695-1774),
ornementation de nuages stylisés et de caractères shou. Ils sont entourés le célèbre bronzier qui travailla beaucoup avec Lazare Duvaux pour la
de quatre chauves-souris symbolisant longue vie et bonne fortune (hongfu) monture d’objets en porcelaine asiatique, les bronzes sont dans son style
Le col présente un décor alterné de feuilles de bambou et deux anses de travail. Les bronzes du vase de Machault d’Arnouville, lui ont été
ajourées en forme de nuage. attribués et ceux d’un vase de la collection du Comte de Harewood, (vente
Christie’s Londres le 5 juillet 2012, lot 29) aussi. Cependant, le style de ces
Sous le vase a été inscrit à l’encre IR10. derniers avec un décor beaucoup plus symétrique les place quelques
années plus tard que celui présenté ici.
Une recherche approfondie dans les collections des musées Français et
Etranger et aussi dans les plus grandes ventes, permet de dire que ce vase
est actuellement le plus grand en porcelaine de chine monté en bronze
doré au XVIIIème connu à ce jour. Il est donc une découverte.
La taille et la qualité de la porcelaine indiquent qu’elle a été réalisée dans
les fours de Jingdezhen exclusivement à la demande du marché occidental.
Bibliographie comparative:
Il fait partie d’un petit groupe de grands vases unique de différentes variétés
de céramique asiatique qui ont été montés à Paris au XVIIIème Siècle sous
la direction de marchands merciers, tel Lazare Duvaux, qui avait comme
client, la Marquise de Pompadour, les membres de la famille Royale, de la
haute aristocratie, des financiers, et des fonctionnaires de l’administration
de la couronne. Il a tenu un livre-journal qui répertorie toutes ses ventes
ainsi que le nom de l’acheteur et le prix. Il comprend plusieurs vases en
céladon dont un acheté par la Marquise de Pompadour pour 1500 livres et
offert à Jean Baptiste de Machault d’Arnouville le 5 aout 1755, décrit
Détail de l’anse Détail de l’anse du vase au Louvre
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